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By: Papyrus87 | November 10, 2017

Traduire inclusif ?

10/11/2017

L’introduction d’une langue inclusive dans un manuel scolaire a récemment provoqué quelques remous. Microsoft de son côté a publié un correcteur orthographique inclusif pour son omniprésent Word, introduisant ainsi le "logiciellement correct".

L’Académie française s’est irritée de cette démarche d’écriture inclusive, réaction jugée par d’autres comme puriste et purement idéologique, et comme la riposte réflexe d’élites masculines inquiètes pour leur pouvoir.


Écrire inclusif – "épicène" –, c’est utiliser des termes neutres, non sexistes ou non connotés partout où jusqu’ici le "masculin l’emporte", utiliser le "point milieu" dans une sorte de Morse littéraire (les candidat·e·s, les Parisien.ne.s), et féminiser autant de noms de métiers et de fonctions qu’il est possible (auteur / auteure, écrivain / écrivaine, chef / cheffe, pasteur / pasteure, etc.)

J’ai même entendu ce soir "PDGère" (dont je devine l’orthographe).


Noter que le français garde quelques ruses en réserve : par exemple, rabbine se dit pour la femme du rabbin, tandis que pour une femme qui est rabbin, on dira… "femme rabbin".

Mais comme il n’y en a que trois en France…


Et pour prêtre, si jamais la ligne changeait un jour (?), on peut gager qu’on ne dirait pas non plus prêtresse (assez connoté cultes païens), mais femme prêtre.

Nous verrons bien...


Par ailleurs, il faut dire qu’avec les dernières consignes de réforme de l’orthographe (cf. le fameux nénufar au lieu de nénuphar), on plaindra les pédagogues, qui ont bien des soucis avec cette langue française secouée comme un arbre dont on voudrait faire tomber les vieilles feuilles qui s’accrochent.


Bref, c’est la guerre !

Et on ne sait pas bien pourquoi elle a éclaté en ce moment.


Tout ce qui touche à la langue touche au cœur, à la nation, au patrimoine, à "ce qui est", c’est de la poudre, et les passions s’emportent vite.

Tout cela est passionnant (la passion, encore…) et nous suivrons cette affaire. Nous verrons bien comment Mme La Langue Française, cette vieille dame qui en a vu d’autres, réconciliera les extrêmes des impatient.e.s (de la passio, encore), comment nous écrirons dans quelques (dizaines ?) d’années ce latin déformé (le compliment n’est pas de moi, je l’ai entendu à la radio ces jours-ci, de je ne sais pas qui : je ne peux donc pas lui intenter de procès).


Ces quelques clins d’œil pour introduire en douceur un sujet d’intérêt pour ce blog : le langage inclusif en matière de traduction biblique.


[ ce billet de blog, qui devait être une réaction à chaud sur ce sujet qui "vient de tomber", a dégénéré en long article... Poursuivre la lecture     ICI ]


Category: pratique 

Tags: 2017, traduction, tous