By: Papyrus87 | August 01, 2018
Léa, mendiante d’amour
01/08/2018
Il arrive qu’on ait de l’Écriture une lecture aseptisée.
Qu’on y cherche, même inconsciemment, juste la confirmation de sa propre théologie, voire de ses propres réflexes de pensée.
Or, c’est un recueil de récits que nous avons entre les mains, et non pas une banque de données théologiques, un sac à preuves, un réservoir de versets, ou un annuaire de réponses.
Et parmi ces récits, certains racontent des drames humains qui passeraient presque inaperçus, tellement ils sont concis et chargés.
Ces mêmes récits illustrent, s’il en était besoin, à quel point Dieu s’est "incarné" et a accompli ses propres voies à travers les voies modestes de protagonistes ordinaires, effacés, voire invisibles.
Et aussi en dépit des voies sinueuses d’acteurs ambigus.
Un tel récit, ramassé en 5 versets, est celui de la mise au monde des 4 premiers enfants (tous des fils) de la mal-aimée Léa, cette mère en Israël (Ruth 4:11), qui a agonisé en vain après l’amour de son mari.
Victime des passions mâles que tout le récit alentour nous met à nu, elle semble se réfugier dans un dialogue avec le lecteur, qu’elle prend à témoin de son travail d’âme en même temps que d’enfantements.
En 4 volets, j’en livre ma propre libre lecture, mon midrash personnel si l’on veut, qui – je le vois volontiers – comble (peut-être un peu trop) les silences d’un texte des plus sobres.
Je dois dire que la catalyseur de cette réflexion en passant a été la lecture du petit chapitre sur Ruben de Noyau d’olive d’Erri de Luca.
(je me réfère à l’original italien, Reuvèn, pp. 67-69)
Sans partager entièrement "l’exégèse" d’E. de Luca, j’en apprécie la démarche.
Il s’agit de noyaux d’olives, tirés de ses lectures matinales de la bible hébraïque, que le modeste auteur – hébraïsant autodidacte et incroyant paradoxal – retourne en bouche toute la journée,
En ce qui me concerne, ce fut plusieurs jours...
FG
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