Manuscrits. Écritures. Lectures.

Psaume 121

version du 11/12/2017

Psaume 121 - Introduction

Ce psaume est un dialogue entre deux parties, le seconde répondant aux questions de la première.

Dialogue entre un père et son fils, ou entre un pèlerin et un autre pèlerin, ou entre le pèlerin et lui-même (un monologue, ainsi le considère EBC), ou encore entre pèlerin et prêtre (// No 6:22).

Entre le croyant et le SEIGNEUR, pour finir.

Le verset 2 est intermédiaire : c’est celui qui pose la question qui y répond et encourage son âme ("le secours me vient de l’Éternel").

Dans le reste du psaume, par contre, c’est le tiers qui lui répond.


Le Psaume 121 (si on l’interprète comme un psaume de pèlerinage) se situe entre le Ps 120 (le pèlerin exilé, qui séjourne à l’étranger, prend le départ vers Sion – "Assez longtemps mon âme a demeuré…" – mais il est encore loin) et le Ps 122 (l’arrivée).

Le Ps 121 est le psaume du voyage.

Au Ps 122, le pèlerin, sa famille, et la communauté (// Lc 2:41,44 "les parents de Jésus… leurs parents et leurs connaissances") sont aux portes de Jérusalem : une fois les murs franchis, ils verront la Maison.


§§§


Le texte

1 "Je lève mes yeux vers les montagnes"

// Ps 123:1 "Je lève mes yeux vers toi"


- "les montagnes" : d’où peuvent surgir les brigands ?

Ou alors voit-il déjà de loin, sans encore les voir vraiment, les montagnes qui entourent Sion (Ps 125:1-2) ?


- "d’où me vient le secours ?"

Il convient de laisser l’interrogative.

La LXX de Ralphs est aussi interrogative : Πόθεν ἥξει ἡ βοήθειά μου; pothen hêxei hê boêtheia mou ?

Mais d’autres textes visiblement n’ont pas πόθεν (pothen ‘d’où ?’) mais όθεν (othen ‘d’où’). À confirmer.

TOB a bien en note : "Gr. … vers les montagnes d’où me viendra le secours."

Le TM se prête apparemment aux deux interprétations : מֵאַיִן יָבֹא עֶזְרִֽי me’ayin yavo’ ‘ezrî

BFC accentue le sentiment d’appréhension du pèlerin :


"Y a-t-il quelqu’un [dans les montagnes] qui pourra me secourir ?"


Selon qu’on traduit avec l’interrogative ou non, on transmet soit un sentiment d’anxiété du pèlerin en chemin, soit au contraire un sentiment de tranquillité.

Mais je me demande pourquoi certains ne traduisent pas en phrase interrogative.

Le DHAB dit pour II אַיִן ayin (p. 31) : toujours avec מִן min : d’où ? (מֵאַיִן me’ayin), comme dans Jug17:9 "d’où viens-tu ?" (Mica au lévite de Bethléhem).

ST donne ce verset (Ps 121:1) comme exemple d’emploi, et d’emploi en question.

Idem BDB, qui renvoie à אַי ay adverbe interrogatif.

Il serait fastidieux de vérifier un à un tous les emplois.

Mais à chaque fois qu’on trouve me’ayin avec "venir" (בוא bô’), c’est une question.

Un rapide coup d’œil montre :


. Job 1:7 "d’où viens-tu ?" (Dieu à Satan)

. Jug 19:17, idem (le vieillard au lévite)

. Job 28:20 "d’où vient donc la sagesse ?"

. Jon 1:8 "d’où viens-tu ?" (les marins à Jonas)


En outre, le v. 2 est mieux compris comme une réponse à une question.

Réponse du pèlerin à lui-même, en son for intérieur. D’ailleurs, tout le psaume pourrait aussi être compris comme un dialogue du psalmiste avec lui-même.

EBC signale qu’on pourrait encore comprendre comme une question indirecte : pour voir d’où me viendra le secours.

À la rigueur ; cela se rapproche de la traduction de BFC. Mais n’ajoute guère de sens : directe ou indirecte, c’est toujours une question.


- "le secours" עֶזְרִֽי ezrî

C’est la seule chose nécessaire en chemin : la présence du SEIGNEUR tandis qu’on se rend au lieu de sa Présence.


2 "qui fait le ciel et la terre" NBS

Bien au présent (du français) dans NBS.

TOB a : "l’auteur des cieux et de la terre"

עֹשֵׂה שָׁמַיִם וָאָֽרֶץ ośeh shamayim wa’arets

// Ge 1:1 אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָֽרֶץ et hashamayim we’et haarets

Sous-entendu : celui qui a fait le ciel et la terre au contraire des idoles qui, elles, n’ont rien fait et ne peuvent rien faire. C’est le souverain Dieu, qui peut secourir : il ne s’est pas retiré de sa création.

C’est aussi là quasiment un nom de Dieu.


EBC se sent obligé de commenter : cette confession va au-delà de la controverse moderne entre évolution et création.

Évidemment ! Et on n’y pensait même pas !

Elle va au-delà de ladite pénible controverse au sens qu’elle ne l’envisage même pas, qu’elle est totalement hors sujet, et qu’elle n’effleurait même pas l’esprit du psalmiste !

Il y a quelque chose de lassant à toujours entendre introduire la maladive et omniprésente apologétique évangélique à contre-temps.

EBC fait bien de la congédier : mais était-ce utile de même la mentionner ?


- "me vient de l’Éternel"

Mieux : d’auprès de l’Éternel (ATI) מֵעִם me‘im


3 "il ne permettra pas" אַל־ יִתֵּן al yitten litt. qu’il ne donne pas

Une prière et une affirmation : qu’il ne permette pas ! => non, il ne permettra pas !

Idem ensuite :

- "il ne sommeillera pas" אַל־ יָנוּם al yanûs litt. qu’il ne sommeille pas

C.-à-d. : qu’il ne sommeille pas ! => non, il ne sommeillera pas !

Des impératifs de divinité !

Les idoles s’assoupissent, ou partent en vacances, ou regardent ailleurs :


"A midi, Élie se moqua d'eux et dit: « Criez à haute voix! Puisqu'il est dieu, il doit être en train de penser à quelque chose, ou bien il est occupé, ou encore en voyage. Peut-être même qu'il dort et qu'il va se réveiller. »"


C’est un psaume de négations : al… ’al… lo’… welo’… lo’… we(lo’)...

Ce que Dieu ne peut pas être, ne peut pas faire, ne peut pas laisser faire :

. il ne fait pas chanceler juste pour voir

. il ne somnole pas tel un vieillard après le repas

. il ne se réfugie pas dans le sommeil pour ne pas voir, à la Jonas

. il ne lance pas le soleil sur la tête du pèlerin

. ni les démons lunaires pendant qu’il dort un peu en chemin


C’est un psaume d’affirmations : il a fait, il fait, il fera.

Même là où est écrit ce qu’il est, est décrit en réalité ce qu’il fait :

. l’Éternel est celui qui te garde = il te garde (une action)

. il est ton ombre = il te fait de l’ombre (une action)


Garder est sa principale action dans ce psaume : שׁמר shamar, 6 fois !

De quoi d’autre le pèlerin a-t-il besoin en chemin, sinon que d’être gardé ?

Pendant les haltes de la nuit, il montera la garde sans qu’on le relève.


- "celui qui te garde"

Noter : "Celui qui te garde... / … celui qui garde Israël / … celui qui te garde"


- "celui qui garde Israël"

Pour leur propre sécurité, les pèlerins voyagent en groupe.

Le croyant n’est pas solitaire : sa famille, sa communauté l’accompagnent.

Mais il n’est pas non plus noyé dans la masse populaire : il parle à Dieu de lui-même, et Dieu lui répond comme sujet.

Ici "Israël" et "les cieux et la terre" forment un couple (comme ailleurs, par ex. Ps 148) : ce sont les deux créations de YHWH, sur lesquelles il veille d’une même sollicitude.


5 "Yahweh est ton gardien ;

Yahweh est ton abri, toujours à ta droite." Crampon


- "l’Éternel qui est à ta droite comme ton ombre tutélaire." Rabbinat

יְהוָה צִלְּךָ עַל־ יַד יְמִינֶֽךָ yhwh tsillekha ‘al yad yeminekha

- "il te gardera, il restera à tes côtés comme une ombre protectrice." BFC

- TOB

"Le SEIGNEUR est ton gardien,

Le SEIGNEUR est ton ombrage.

Il est à ta droite."


Selon HBC, 11QPsa (Qumran) lit ici :

"By night The LORD is your keeper, by day your shade at your right hand"


Est-il besoin de parler de la charge de sens que recèle le motif de la "droite" et de la "main droite" ?

Ici, la droite du pèlerin est habillée comme d’une ombre protectrice contre les assauts du soleil violent et de la lune malveillante. Une ombre qui fait écran contre les puissances célestes maléfiques et les forces pernicieuses de la terre.


6 "le soleil… la lune"

Quoique créations du SEIGNEUR (Ps 8:4), ils jouent ici un rôle ambigu : ils sont quasiment personnifiés en ennemis, forces néfastes, puissances sinistres.

Le soleil donne de son dard ; quant à la lune, faute de rayons dont transpercer sa cible, elle est traditionnellement associée aux forces nocturnes obscures qui frappent mystérieusement les hommes.

Alors que le plus souvent la lune est associée dans la Bible à la lumière qui éclaire la nuit, ici elle est plus proche de la lune-divinité (De 4:19 ; 17:3).

Les seuls autres textes où je vois qu’elle est personnifiée négativement et n’est pas décrite de façon positive, c’est dans la bouche de Bildad de Schuach, qui accable de sa théologie conformiste l’esprit de Job ("Même la lune n’est pas pure devant Dieu, comment toi le serais-tu ?" dit-il en substance, Job 25:5), et dans la bouche d’Ésaïe, où elle est "couverte de honte" (Es 24:23).


On entend des échos de ces antiques frayeurs et influences maléfiques jusque dans le NT : les "lunatiques" que Jésus libérait. Cf. Mt 17:15 :


"Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement"

ὅτι σεληνιάζεται hoti selêniazetai litt. ‘parce qu’il a été "lunatisé", frappé par la lune’


Ainsi que Mt 4:24 :


"démoniaques, lunatiques, paralysés ; il les guérit" (TOB)


Le religieux archaïque et le langage unissent leurs efforts pour affronter la réalité et décrire ce qu’on ne connaît pas et dont on ne connaît pas l’origine.

L’évangéliste utilise – cela va de soi – les mots qu’il peut.

La funeste ambiguïté est jusque dans les termes : σελήνη selênê ‘la lune’ vient de σέλας selas ‘éclat, lumière, lueur brillante’ (Bailly).

Sombre lumière !


On retrouve dans d’autres psaumes des échos de cette description de la lune et du soleil, mi-figure, mi-réalité.

Par exemple en Ps 91:5-6 (BFC) :


"Tu n'auras rien à redouter : ni les dangers terrifiants de la nuit,

ni la flèche qui vole pendant le jour,

ni la peste qui rôde dans l'obscurité,

ni l'insolation qui frappe en plein midi."


7 "Le SEIGNEUR te gardera de tout mal.

Il gardera ta vie."

Aux versets 7 et 8 sont concentrés 3 des 6 emplois du verbe principal du psaume : garder.

À cette répétition poétique répond la force de répétition du nom même de Dieu : YHWH, 5 fois, sans parler des fois où il est le sujet non nommé des verbes.

À vrai dire, sur les 8 versets du psaume, il est ainsi le principal sujet dans 6 versets. Et dans les 2 versets restants (vv. 1 et 6), il est à encore l’arrière-plan.

ATI dit : "loin de tout mal".

BFC, pour des raisons de style (qui m’échappent un peu) inverse les deux stiques :


"Le Seigneur préservera ta vie,

"il te gardera de tout mal."


Cf. Mt 6:13 (le Notre Père) pour le rappel de cette protection divine, qui est au cœur de la foi juive.


Pour "ta vie", ATI dit litt. "ton être".

C’est le très connu נפשׁ nephesh :

יִשְׁמֹר אֶת־ נַפְשֶֽׁךָ yishmor et naphshekha


8 "ton départ… ton arrivée… maintenant… à jamais"

C’est le dernier rappel d’un Dieu en mouvement. Tandis qu’on se rend à la Maison, dans les dangers du voyage il est là, comme si lui-même se rendait à son sanctuaire !

Dieu préfère les tentes aux cathédrales. Personne n’habite dans les cathédrales. On n’y fait que passer, et le Lieu Très-Saint est un tabernacle de vide.

Le plus important est pour le pèlerin le chemin du retour : qu’emporte-t-il qu’il n’avait pas à l’aller ?

Quelle parole ?


On reste pensif à la vue de foules gigantesques se rendant en pèlerinage à des sanctuaires de tous ordres, et ce, depuis la nuit des temps religieux.

Trains entiers affluant aux sanctuaires, mers humaines s’agglutinant autour de sanctuaires, multitudes s’immergeant dans des eaux primordiales : le spectacle est d’une étonnante constance.

Dans ces océans d’un nous-un archaïque en fusion, rhabillé des vêtements du jour, du lieu, et du dieu, le sujet est enseveli, submergé, absorbé par un nous unificateur inhumain dans une inquiétante harmonie.


Ici, celui qui parle parle au sujet : "te gardera… ton âme… ton départ… ton arrivée".


§§§


Diverses traductions et versifications typiques

Théodore de Bèze

Les Pseaumes mis en rime françoise

Par Clément Marot & Théodore de Bèze, 1563

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1086792/

(pp. 248-249)



 


Auguste Decoppet

(pasteur protestant, 1836-1906)

Recueil Sur les ailes de la foi, n° 18


1. Je lève les yeux vers les monts que j'aime ;

D'où peut me venir ici le secours ?

Le secours me vient de l'Éternel même,

Du Dieu qui créa les nuits et les jours.


2. Pourra-t-il souffrir que ton pied chancelle ?

Ton gardien peut-il sommeiller jamais ?

Non, il ne dort pas, le gardien fidèle,

Celui qui maintient Israël en paix.


3. Pour toi l'Éternel est une retraite ;

Il te sert à droite et d'ombre et d'appui :

Le soleil ne peut frapper sur ta tête,

Ni la lune à l'heure où le jour a fui.


4. Il te gardera de tout mal possible ;

Il garde ton âme, il garde tes jours ;

Il te gardera ! Rentre ou sors paisible ;

L'Éternel sur toi veillera toujours.


Psautier de Genève de 1729

http://psautierdegeneve.blogspot.fr/2013/01/psaume-121.html


1. Vers les monts je levais mes yeux,
D’où j’attendais toujours
Que viendrait mon secours;
Mais sur Dieu, qui fit les hauts cieux
Et la terre féconde,
Maintenant je me fonde.

2. Pour te faire aller sûrement,
On le verra veiller,
Sans jamais sommeiller;
D’Israël, dis-je, constamment,
La garde toujours veille,
Et jamais ne sommeille.

3. Il est ton appui, ton conseil;
Sa droite te conduit,
Et le jour, et la nuit.
Sur toi la lune et le soleil,
Tour à tour, sans te nuire,
Toujours tu verras luire.

4. De tout mal sa puissante main
Ton âme gardera;
Il te protégera.
Donnant toujours à ton dessein
Une entrée agréable,
Un succès favorable.


A. Chouraqui

http://nachouraqui.tripod.com/id73.htm


1. Poème pour les montées.

Je lève mes yeux vers les montagnes.

D’où viendra mon secours ?

2. Mon secours vient de IHVH-Adonaï, l’auteur des ciels et de la terre.

3. Il ne laisse pas chanceler ton pied; il ne somnole pas, ton gardien !

4. Voici, il ne somnole et ne sommeille, le gardien d’Israël !

5. IHVH-Adonaï, ton gardien, IHVH-Adonaï, ton ombre, à ta main droite.

6. Le jour, le soleil ne te frappe pas, ni la nuit, la lune.

7. IHVH-Adonaï te garde de tout mal, il garde ton être.

8. IHVH-Adonaï garde ta sortie et ton accès, dès maintenant et jusqu’en pérennité.


Créole haïtien

Dans la STEP Bible

https://www.stepbible.org


1 Se yon chante pou yo chante lè y'ap moute lavil Jerizalèm. Mwen leve je m', mwen gade mòn yo, mwen di: -Ki bò m'a jwenn sekou?

2 Sekou mwen soti nan men Seyè a. Se li menm ki fè syèl la ak latè a.

3 Li p'ap kite pye ou chape, moun k'ap veye sou ou a p'ap janm dòmi. 4 Moun k'ap veye sou pèp Izrayèl la p'ap kabicha, li p'ap dòmi.

5 Se Seyè a k'ap veye sou ou, l'ap kanpe bò dwat ou tankou lonbraj ou. Se li ki tout pwoteksyon ou.

6 Lajounen, solèy la p'ap fè ou anyen, lannwit, lalin lan p'ap fè ou anyen.

7 Seyè a ap pwoteje ou pou anyen pa rive ou, li p'ap kite anyen rive ou.

8 L'ap pwoteje ou kit w'ap antre, kit w'ap soti, depi koulye a ak pou tout tan.


Patrick Calame et Frank Lalou (2011). Les Psaumes.

Paris : Albin Michel.


Chant des degrés. Je lève mes yeux vers les montagnes ;

d’où me viendra mon aide ?

Mon aide viendra de יהוה, qui fait les cieux et la terre.

Qu’Il ne laisse ton pied chanceler, qu’Il ne sommeille Ton gardien !

Certes non, Il ne sommeille ni ne dort, le gardien d’Israël.

יהוה est ton gardien, יהוה est ton ombre à ta droite.

Au jour le soleil ne te blessera pas, ni la lune dans la nuit.

יהוה te garde de tout mal, Il garde ton être.

יהוה te garde quand tu sors et quand tu rentres,

dès maintenant et jusqu’à l’éternité.


§§§


Conclusion

Les Psaumes ne sont pas des Écritures qui se prêtent à conclusion.

Et le chant de psaumes est une forme de théologie poétique vitale.

D’une manière générale, je serais tenter d’emprunter à la conclusion de B. Föllmi à propos du chant des psaumes chez les Réformés hollandais du XVIe s. :


Le chant des psaumes, en particulier chez les réformés néerlandais, est une véritable « théologie par le chant » : hymnousin theologountes. La communauté s’approprie des psaumes et les actualise.


B. Föllmi. Le chant des psaumes des Réformés flamands et néerlandais aux XVIe et XVIIe siècles. p.156.

In : Frey, Daniel, Christian Grappe, et Madeleine Wieger (collectif). 2014. Usages et mésusages de l’Écriture. Presses universitaires de Strasbourg.


D’une manière particulière pour le Psaume 121, et plus personnelle, je dirais que ce chant exprime par le chant – justement – ce qu’une théologie propositionnelle serait bien incapable de formuler, sinon fadement, et de formuler pour tous.

C’est là la force du langage poétique, depuis la nuit des temps du langage.

Exprimant à la fois la nudité de l’âme et la force de la foi, le texte du chant 121 dépouille le croyant en chemin, contraint de voyager léger, des fausses tranquillités d’une religion sédentarisée, tout en le fortifiant d’une théologie – une parole sur Dieu – dépouillée et vitale, devenant parole de Dieu.

Au sein d’un monde de brouhaha, et de brouhahas théologiques, l’âme ainsi délestée et calmée peut gravir lentement quelques degrés.


FG
décembre 2017
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Abréviations et sources

ATI : Ancien Testament interlinéaire hébreu-français (2007)

Bailly : Dictionnaire grec-français d’A. Bailly (1960)

BDB : le Brown-Driver-Briggs Hebrew and English Lexicon (1907, 1981)

BFC : Bible en français courant (1997 – en ligne)

Crampon : Bible d’A. Crampon (1923)

DHAB : Dictionnaire d’hébreu et d’araméen bibliques (Ph. Reymond, 2002)

EB : Expositor's Bible Commentary (Psaumes : A. VanGemeren, vol. 5, 1991)

HBC : Harper's Bible Commentary (1998 – pour les Psaumes : C. Stuhlmueller)

LXX : la Septante

NBS : Nouvelle Bible Segond (ABU, 2002 – en ligne)

Rabbinat : Bible du Rabbinat français (Z. Kahn, 1969 – en ligne)

ST : Dictionnaire hébreu-français de N. Ph. Sander et I. Trenel (1859)

TM : Le texte massorétique

TOB : Traduction Œcuménique de la Bible (2010 – en ligne)


"SEIGNEUR" (en lettres capitales) est pour le tétragramme YHWH.

Les transcriptions sont simplifiées. Voir ici.